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Une chronique sur le Globe

Publié le par Sonia Alain

Une chronique sur le Globe

Par Sonia Alain, Le Globe

Le 19 septembre 2013

Entrevue avec Sylvie-Catherine De Vailly, une auteure jeunesse qui se démarque également dans les romans adultes

Je n’ai pas l’habitude de lire des histoires policières, pourtant celle-ci m’a captivée du début à la fin. Un roman tiré de faits vécus.

La valse des odieux

Dès le départ, nous sommes happés par l’intrigue. Tout comme l’inspecteur Laberge, nous cherchons à trouver les liens entre les incidents, à résoudre le mystère. On ressent le sentiment d’urgence qui anime l’histoire, la frustration de Laberge, ainsi que le désespoir des villageois. L’enquête devient de plus en plus complexe au fil des pages, forçant notre esprit à analyser toutes les données, mais le suspense demeure entier, si bien qu’on ne peut s’empêcher de poursuivre notre lecture. Un récit très bien écrit.

Jeanne Laberge est la première femme inspectrice au Québec. C’est elle qui héritera de cette sordide affaire dont personne ne veut.

Nous sommes en 1968, dans un petit village situé non loin de la grande ville, où des évènements étranges se succèdent. Des feux se déclarent un peu partout, sans raison logique, des animaux disparaissent, alors que d’autres sont retrouvés morts. Des vols surviennent, ainsi que des actes de vandalisme. Puis, arrive l’impensable, Augustine, la Vieille Demoiselle tant aimée des villageois, s’évapore sans laisser de traces. Au même moment, sa maison est à son tour la proie des flammes.

Dès lors, la suspicion, la peur et l’affolement s’installent dans ce village si paisible en temps normal. Plus rien n’est pareil désormais. Bernadette, une fillette de 12 ans, est témoin pendant sa convalescence de ce changement radical, et deviendra bien malgré elle partie prenant de cette intrigue. Elle qui était si attachée à Augustine, voilà qu’elle est de nouveau seule, à attendre le retour de la Vieille Demoiselle en vain.

Ce récit donne froid dans le dos, d’autant plus qu’il est tiré de faits vécus…

Voici un extrait :

Cette histoire m’accompagne depuis si longtemps maintenant qu’elle fait partie de mon être, de mes souvenirs, de ma pensée tout entière. Elle cohabite avec moi au point où j’en oublie bien souvent sa présence. Mais c’est un mal sournois qui respire mon air et décide de mes choix, et je n’avais encore jamais compris à quel point il me parasitait, jusqu’à tout récemment. Un évènement aussi sordide allait m’obliger à replonger dans ce passé que j’avais aplani, le jour où mon patron me refila ce cas de disparition.

En réalité, je ne tiens pas à vous raconter cet épisode de ma vie, mais plutôt à m’en libérer.

La valse des odieux, Sylvie-Catherine de Vailly, Éditions Recto-Verso, 2013

Entrevue

Comment vous est venue l’idée d’écrire un roman tiré de faits vécus?

L’histoire est arrivée dans le village où vivait ma mère. Et c’est elle qui prend place dans le roman à travers la version de la jeune Bernadette. Comme dans le récit, ma mère est certainement la dernière personne à avoir vu la victime vivante, puisqu’elle était effectivement en convalescence, et restait à la maison au moment des faits. Elle a consigné les évènements dans des carnets qu’elle m’a donnés il y a trois ou quatre ans. J’ignorais alors tout de cette affaire. Lorsque je les ai lus, j’ai tout de suite vu le potentiel d’un roman policier. Bien entendu, j’ai inventé une bonne partie des évènements, rajouté des personnages afin qu’il y ait plus de matière. J’ai également décidé de transporter le récit au Québec, alors qu’en vérité, l’action s’est déroulée en France dans les années 50.

Était-ce plus difficile d’écrire un roman qui rapporte une histoire qui s’est réellement passée?

S’en tenir aux faits sans pour autant trop dépendre de la vérité et des vrais évènements est un exercice intéressant, mais loin d’être évident. Au début, je me référais constamment aux carnets et je n’avançais pas, me prenant les pieds dans une chronologie qui restreignait l’évolution des évènements jusqu’au jour où j’ai mis de côté les écrits de ma mère pour ne garder que l’impression qu’ils m’avaient laissée. C’est alors devenu plus facile d’écrire, car mon imagination comblait les vides en développant une histoire convaincante.

Qu’est-ce qui vous attire dans les romans policiers?

La psychologie des personnages, l’ambiance à mettre en place, l’intrigue que je vais présenter aux lecteurs, comment je vais les captiver et surtout les surprendre. J’aime le côté sombre de ces personnages souvent tourmentés, cette face cachée qui un jour éclate au grand jour pour devenir monstrueuse.

Est-ce que vous prévoyez écrire d’autres intrigues qui impliquent l’inspectrice Jeanne Laberge?

Je suis en train de terminer une nouvelle enquête de Jeanne Laberge, et dont la sortie est prévue cet automne. L’action a lieu quelques années après cette première enquête présentée dans La valse des Odieux.

Pour suivre l’auteure, vous pouvez la retrouver sur :

Liste de ses parutions

  • Trilogie « Le comte de Saint-Germain », Éditions Hurtubise
  • Série « Les Loups du tsar », Éditions Les Intouchables
  • Série « Phoenix, détective du temps », Éditions Du Trécarré
  • Série « Les enfants de Poséidon », Éditions La Semaine
  • Collection Intime, Éditions Du Trécarré
  • Le Grand Deuil, Éditions Michel Brûlé
  • La sélection naturelle, Éditions Recto-Verso, automne 2013

Il est à noter que Sylvie-Catherine de Vailly a été plusieurs fois en nomination pour des prix. Elle travaille également pour les éditions Recto-Verso comme éditrice-conseil.

Le Globe

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