Au gré des vents, Tome 2 : Esther
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Je vais l'admettre d’emblée: sachant que c'était le deuxième et dernier tome de la série, c'est à grand-peine que je me suis efforcée d'étirer la lecture de ce roman, car si je m'étais écouté, je l'aurais dévoré en un rien de temps!
Même si j'ai réussi à faire durer le plaisir en me forçant à ne lire qu'un chapitre par jour pendant un temps, j'ai fini par succomber et les cent dernières pages se sont enchaînées en un claquement de doigts. Voilà, j'ai tourné, avec le regret de les quitter, la dernière page de l'histoire des familles Beaupré McNeil.
Point de vue des personnages principaux cette fois, nous retrouvons Esther, sœur d'Aimeline Beaupré à qui le premier tome était consacré. Si Aimeline faisait preuve de volonté, mais était plus douce et retenue, Esther démontre une force et détermination, ainsi que d'une manière d'affronter et de dire les choses qui tranche avec elle. Là où Aimeline aurait pris des gants blancs, Esther n'hésite pas à mettre les points sur les «i» et dire ses quatre vérités aux gens, que ça leur plaise ou non. Elle fait aussi preuve d'un entêtement (peut-être parfois trop pour son propre bien) qui ne donne pas sa place non plus. Et c'est tant mieux, car avec tout ce qu'elle traverse, il lui en faut pour garder la tête haute et continuer d'avancer.
Nous retrouvons également Eliot McNeil, frère de Darren, qui s'est enrôlé dans l'armée lors du premier tome. De retour de la guerre, le jeune homme a beaucoup changé, marqué par le traumatisme des batailles, tant dans la chair que dans l'esprit. Tout au cours de ce tome, on le verra lutter pour remonter la pente vers laquelle il a sombré.
Côté personnages secondaires, nous retrouvons les familles Beaupré et McNeil, bien entendu. De même que Liam, ami de Darren et Eliot. C'est un plaisir de le retrouver (j'aimerais bien d'ailleurs qu'il ait sa propre histoire un jour). Il y a aussi de nouveaux visages auxquels on s'attache très rapidement, comme Peggy et ses enfants.
Chez les antagonistes, je n'ai qu'une chose à dire: ils sont toujours aussi détestables et j'étais plus qu'heureuse de voir le sort qui leur était réservé.
Fait intéressant au point de vue de l'intrigue, l'auteure débute l'histoire de ce tome non pas à la fin du premier, mais quelque temps avant celle-ci, avançant un peu en « parallèle » de l'autre récit. Et je l'avoue que j'ai bien aimé savoir ce que vivait Esther, ainsi que le reste de la famille Beaupré et McNeil, pendant qu'Aimeline était éloignée d'eux.
Sonia Alain arrive à traiter de sujets pas toujours évidents, comme la bataille de Vimy, le syndrome posttraumatique chez un soldat et son entourage, la conscription, la vie difficile dans les quartiers pauvres de Montréal et la grippe espagnole avec beaucoup de doigté, tout en nous faisant passer par toute la gamme des émotions. Elle dépeint avec finesse un portrait de la vie des années 1917-1918 sans tomber dans un long cours d'histoire. De même, elle manie la plume et maitrise l'art du suspens pour nous garder captifs de son univers et nous fait enchaîner les pages les unes après les autres, rendant le tout difficile de s'arrêter.
Bref, ce fut une très agréable lecture qui entre dans mon top 10 des meilleurs romans que j'ai lus depuis un moment. Son seul défaut: c'est le dernier tome! J'en aurais pris encore. Mais toute bonne chose a une fin... Qui sait? Peut-être un jour les Beaupré et McNeil reviendront dans une autre saga de l'auteure! On a toujours le droit de rêver!
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